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l'intrépide Papou
l'intrépide Papou
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Totale zone

Totale zone

Bon, je te l’accorde, l’intrépide Papou s’est fait rare à trouver ces derniers temps, aussi rare qu’un ou une ado qui n’a jamais fumé une ganja achetée à la sortie de son lycée ou qui n’a pas encore posté de sextape sur Youpopcorn, site de friviandises exposées dans toutes les positions.

Mais quand je t’écrivais « zone totale » je laissais le champs total ou shellment libre ( choisis ton dealer de carburant, ton maitre du Monde,  « Excon », ou « very British pétrole et homme », dollars is the only God) , libre champs( de pétrole ou de gaz) te disais-je à la vraie vérité « croix bois croix de ferme, si je te mens, je vais en enfer, c’est-à-dire largué, dans la peau d’un black épais comme un migrant somalien, loqué d’un tee shirt ‘ « l love Allah ou Jahvé( là aussi je te laisse libre choix) and i fuck Le Pen »…au milieu de militants FN, pur jus, crâne rasé et quenelle détournée comme signe de ralliement.

Totale zone, première, voilà où en était l’intrépide Papou en ce moment de sa vie, ayant dépassé la soixantaine, des kilos en trop, à cent à l’heure au niveau des clopes, du rhum et de ses nuits blanches passées à écrire un monde appelé poésie dans un monde plus pelé que le mont ou qu’une orange écorchée à vif de toute sa peau et vie…..

L’intrépide Papou zonait grave en combattant, la nuit, des cafards à coups de tongs salement usées, et, le jour, des milliers de fourmis sucre qui te désossent nickel le cafard écrasé si tu l’as laissé deux heures sur le lieu du meurtre.

Faudrait pas oublier la vermissure grouillante et puante qui se faufile partout, si , par mégarde, la poubelle de deux jours n’a pas été sortie, ne comprenant pas encore, qu’ici, tout moisit hyper rapidement et que, mon cher frère, ma chère sœur, notre prochain stade est bien celui du rampant qui sortira de notre bide, à peine soixante-huit heures après trépas…enfin sous cette latitude équatoriale où les frigos à cadavres servent aussi de stockage aux cartons de bières du personnel médicolégal, embauché en CDD ou contrat aidé….

Viens ici, on fera l’expérience : on laissera ton bout de gras près d’un arbre au milieu de la montagne des Singes. Tu verras, qu’après le dernier souffle perdu-on-ne-sait-pas-toujours-pourquoi-et-comment, misérables vers de terre nous redevenons en un rien de temps.…Soit dit en passant, profite de ta respiration même si l’ozone grille les feux verts dans ta région car, quand on la perd , c’est pour de bon…Et ce sacré con qui te rend dingue au carrefour de ta cité, à la caisse de ton Carrefour ou de ta vie, fusse-t-il l’amant de ta femme ou la deuxième femme de ton homme, c’est rien , c’est pas grave, réjouis toi de voir le soleil se lever demain matin….

Totale zone, deuxième, ne sont pas de vains mots car, pas de hasard, mieux qu’un train arrivant avec dix minutes d’avance, le conducteur SNCF ayant sniffé la « est ce l’aine ? c’est F… » de Steff la coquine, l’une des deux co-cas « in » new stagiaires, contrôleuses, pas bêcheuses, des 1°classes (auteure de sextape, tu crois ? non , quand même pas ?)*, Kourou était (re)devenu le terrain jeu réel des ganstas qui se refaisaient, en live, le niveau 5 de « GTA» dernière version pour Xbox One ( tu connais pas ? Va voir sous le lit de ton gamin !)

…Ca avait canardé sévère du côté des bas quartiers, trottoirs arrosés à la kala, pour une simple bagarre entre gamins de bande rivale…

Quoiqu’il puisse dire, pour Papou, savoir qu’un gosse de 17 ans, même s’il était sale et con comme un sauvageon, pouvait crever comme un perdreau tout droit sorti d’un élevage pour chasseurs épris de boisson, était une tristesse , une de ces noirceurs plaquée sur le front de ses pensées…Ça lui avait plombé les élans humanistes que d’entendre la petite Kim de 10 ans lui dire, un lundi matin, « Ba,non, j’ai pas passé un bon weekend, mon cousin s’est fait descendre, vendredi soir; il est mort hier à l’hôpital de Cayenne » ! « Ok, Kim, on va lui écrire une lettre avec des beaux mots ; quand tu les lui diras, devant son cercueil, peut être que son ghost les entendra…Allez, viens, pleure dans mes bras »

 

Total zone, troisième, parce tu vois, ces « grands » ’investisseurs de la résidence, localisés style Martinique ou métropole, profitant d’une loi sur la défiscalisation en outremer,(ou ceux qui ont du pognon, en veulent encore plus), avaient chargé leurs amis d’un syndic guyano cayennais carnassier de rentabiliser un max leur tune, louant le plus possible les apparts libérés par quelques locataires en fin de contrat sans trop regarder les dossiers, tune is tune….Résultat : le rez de chaussée était devenu un lieu où les « petits nouveaux » désossaient les scoots ou les big sonos de caisses venus de genou s’est où, déversant rap et odeur de ganja locale de 10 heures le matin ( ouverture de leur magasin) à 3 ou 4 heures du mat, heure à laquelle Papou finissait ses derniers vers ( non, ni les verres roux, vers où, verrous, vert doux ou ver mou, non les vers de ses textes de poésie comme peau aime ….Ta tête est à l’envers ? Serre toi un rhum et reprends de l’air..)

A voir çà de près, c’est dingue comment on peut faire rentrer des euros en achetant de simple sachets plasto Ducro de 5 gr, ceci exonéré de tout impôt…Pas d’heure sup, pas de ticket resto, pas de mal de dos, pas de Pôle Emploi, de revendications salariale, juste, peut être appartenir à un drôle de syndicat, de temps en temps des baffes ou des yeux au beurre noir, voire une gueule défoncée par un mauvais deal qui tourne pas aussi bien que prévu. Ça, c’est un boulot, un filon, une PME, pas un emploi fictif, n’est ce pas Mister Fillon ? ….

Christo , un rasta du Guyana et Carnéo, un brésilo-haïtien de Macapa avaient une vie tranquille, sans problème, réglant parfois leur différend sur le parking, en tatanant un mauvais client pour voir si, bon sang, il ne détenait pas quelques grammes de poudre pouvant les indemniser, au moins en épanchant leur mécontentement…

Délicat fut, un jour, le retour de Papou l’intrépide, pas encore trépané, content d’avoir trouvé des escalopes de poulet pré panées, sur-surgelé chez Chef Prix ( j’applique la clause Molière, M’dame Pet de graisse et Mr Veau Chié) quand, en même temps qu’il garait sa fidèle Jaguar C3 Citroën , rentrèrent, dans sa « résid » où se vendait de la résine de cannabis, sous le chant des canaris, trois types, carrures finale du Super Bowl, mais équipés Base Ball ( tu as compris pour les bats en fer, c’est super, tu es un vrai Batman du jeu de mots)…

Visiblement, X, Y et Z, z ‘étaient pas venus pour s’entrainer avec des balles en mousse mais plutôt avec la tête à Christo (zéro plus zéro égal la tête à Chrito, the hero of this texto), à peine remis d’une remise de compteur à zéro, moyennant ses trois dents de devant devenues chicots sanglants, et sa quincaillerie plaquée or qu’il trimballait suivant les principes de ses guides spirituels que sont Timbaland ou 50 cent ( prends ton dico , entrée Rap) ….

« Bon, bon…. qu’est ce que tu fous, Papou ? Tu restes là, les mains sur ton volant en cuir pur plasto, à regarder les oiseaux ( jaunes, n’oublie pas que ce sont des canaris) au risque de voir se dégeler tes escalopes panées et, dans le rétro, se faire dégeler Christo par ces salopes au cerveau à peine né ? »

Big question sur ce parking plus vide que les burnes d’un Légio, sortant de chez Margot, la prostipute qui essore plus qu’une Whirpool dernier cri, construite en Hongrie, maintenant qu’on délocalise en toute franchise ! Oui là aussi c’est tout un bizness : même si on dit « mais on Européanise », on trépanise industriellement, financièrement…Et que mort s’en suive….

De regard mort, il en était question, vu les yeux de python qu’avait Y qui n’arrêtait pas de zieuter Papou, qui, toujours équipé de ses Ray Ban Wayfarer, plus noires que la nuit éternelle, lui permettait d’avoir l’air de rien, tout en pouvant, tel un aigle dégarni, ne rien perdre de vue…Ouais, phare, heure : fallait, dans la seconde (l’heure), avoir une idée ( le phare !) pour se sortir de cette scène de Farwest…

Comprends la situation, mon frère, ma soeur : d’un côté X, Y et Z avec, en face, Christo et un de ces gaziers, tous allumés, prêts à exploser tel un méga spliff de beuh dans le cervelle d’un prématuré et de l’autre, l’Intrépide Papou avec ses escalopes panées en dégoulinade sanguinolente…D’un côté ou de l’autre ça ne pouvait que saigner…..A moins que….

Papou décida, en chef Touseulaumonde, de sauver ses escalopes achetées à prix d’or chez Chef prix…Saisissant son panier en osier, Il s’osa à sortir de sa C3 Jaguar comme un fauve mais peinard s’avançant vers cette horde sauvage ( version Sam Peckinparh, 1969, pour les cinéphiles de western) …..

Toisant Y, tranquillement, puis X nonchalamment, puis Z et sa bats de fer, photographiant les visages de ces chers urbains, Papou jeta à Christo : « Tu es toujours OK pour les escalopes viennoises ou tu as trop de noises à régler ? »….Quelques secondes passèrent, le temps que les circuits déprimés des cerveaux de ces queues d’alphabet fassent un tilt, Christo avait saisi sa barre à mine et, mine de rien, fit un clin d’œil encore cerné du dernier « simple entretien » qu’il avait passé la semaine dernière devant le Vieux Montmartre, boite pourrie, située à vingt mètre de notre resid « forteresse », à Papou style « tout va bien »….. « Okay, les gars, fit Papou sans quitter du regard Z qui tapotait un peu trop sa bats, mobile donc, ( tu suis, Robin?), ne gueulez pas trop fort, il y a le petit du dernier étage qui dort encore à cette heure-là »….

Le chaud bouillant étant passé, Papou remonta chez lui, collant vite fait ses morceaux de barbaque ramollie au congélo, se postant, clando, sur son balcon pour voir si, en bas ça ne tournait pas « baraque à frites folklo ». Quand tu es con, ici, çà congénère et dégénère « los Banditos »….

Se sachant pouvant être identifiés, les 3 Speculos ( rime avec banditos, plus la couleur caramel pour la peau), avec frime, pour faire croire que Christo était passé à çà d’un crime, partirent une dizaine de minutes plus tard…Christo ne leur avait finalement largué que trois ou quatre sachets Ducro dûment zippés, allumant illlico, de son zippo chromé un énorme pétard dont la fumée fit tomber un canari du manguier d’à côté, raide et pas yellow, s'envolant vers des paradis qui lui étaient inconnus….

Papou l’intrépide eut droit à du super reggae le reste de la journée, pas mal comme son après ce " il était une fois dans l'ouest" ….

Quoi, appelé la gendarmerie ? Mais ils viennent ici tous les 15 jours pour ne voir que des écrans de fumée, vus que dès leur arrivée au début de l’avenue, ils sont repérés comme une tâche de foutre sur la chasuble noire d’une carmélite…Et puis faut que tu saches, consommateur de purée en sachets, que juste derrière la résid’ du Grand Charles où Papou trépigne sur son clavier, c’est pire que Little Odessa, c’est la quartier saramaka ! Et, là, çà ne rigole pas, tant ambulances, pompiers et gendarmes font comme un balai, plus huilé que ceux du Bolchoï, les ingé de Poutine venus pour Soyouz n’en étant pas étonnés….

Zone totale, quatrième et dernière..Faut pas croire que c’est le fruit du hasard si tu as lu cette histoire là.

La Guyane ressemble à çà, dans sa partie sombre, insécure….Quelques semaines plus tard, un type à Cayenne, dans une laverie automatique, attend la fin du programme…Il regarde son linge tourner dans la machine. Il est seul et, merde, a gardé ses breloques en or…Il sera achevé à coup de chevrotines par deux zombies sortis de nulle part….La police, impuissante, loi du silence oblige, fera son possible mais, mais….

Ca en sera trop pour un jeune père, guyanais et policier dans l’âme…Se mettant en dispo, il créera le collectif des 500 frères pour que la métro no home, la métropole, mais t’es trop pâle, Paul, François et les autres, réagissent à ce fiasco et ces rodéos…Que se terminent ces folies, ces courses de la mort !

Qu’on en finisse avec ce carnaval : que plus personne ne circule….Et des milliers de personnes se reconnus dans son cri..

Sur toute la Guyane, des barrages se sont levés…

Ariane ? Elle est restée clouée au sol…500 000 euros de pénalités par jour de retard….

 

Depuis ce jour, vu que la métropole n’entend pas bien ce qui se passe, ici, en Guyane, pour l’intrépide Papou et tous les autres, soudés comme un poing qui se lève c’est ....

Totale zone….

Suite au prochain épisode….

Avril 2017

 

* oui ok, les jeux de mots sont tirés par les cheveux...Mais qu'est ce que tu veux que je te dise,  la belle Steff a une belle queue de cheval....

Totale zone
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