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l'intrépide Papou
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La Guyane, ça se gagne, ça vous gagne ou ça vous bagne

La Guyane, ça se gagne, ça vous gagne ou ça vous bagne


          Ce n'était pas gagné d'avance, la Guyane pour Papou, qui n'était pas encore papou et qui avait laissé son cœur d'aventurier depuis des années rangé dans un carton avec deux ou trois photos des ses young years... Pour élever ses gosses et être un mari acceptable,il avait du avoir une vie rangée des voitures, s'éloigner des virées nocturnes qu'il avait pourtant adorées...Sa femme de l'époque avait carrément jeté son pantalon en cuir noir et sa veste frangée mi-apache mi-gardien de vaches, dealée  sur les puces de Saint Ouen, un petit matin pluvieux de décembre à un gitan, shooté à la bière. Son extravagance vestimentaire, tant aimée, avait fini sa vie dans les poubelles d'une maison de campagne avec jardin et potager, sans qu'il s'en aperçoive vraiment., La quarantaine déjà sonnée, devenant directeur d'une école standing d'une ville tranquille mais importante, il s'était vu obliger de porter "de la marque".

Résultat garanti ! Sa femme : "Que tu es beau, mon mari dans cette chemise Eden parc (à bestiaux)"; Ses parents: "cela te va comme un gant ; tu as enfin quitter tes santiogo (c’est un beau bateau) et ton blouson de (dur à) cuir ! Regarde tes copains, comme Christophe ou Manu, eux, cela fait des années qu'ils s'habillent bien! "

Là, l'intrépide Papou avait compris que quelque chose s'était arrêté en lui. Plus qu'une appli qui bugge, c'était tout un système d'exploitation "open" qui s'était mis en stand by dans son cerveau, de plus en plus client captif de la Fnac et de Carrefour... Il allait lui falloir des années pour le remettre à jour et le faire repartir !

Pourtant, Papou avait fait de la résistance_ bon, facile, j'avoue_ face à l'endormissement qu'occasionne la vie de famille, avec gosses à aller chercher au collège, courses à faire en n'oubliant pas de prendre de la litière pour le chat, dossiers bancaires à équilibrer et gérer des incontournables de la vie quotidienne style" Surtout Chérie, n'oublie pas de sortir les poubelles, demain matin car on va partir en camping pendant trois semaines". Les dites poubelles qui auront été oubliées ressurgiront en plein été au retour des vacances,  ce qui donnera lieu à une épique engueulade « Mais, putain qu’est-ce qu’elles foutent là ? »...Mystère et charme de la vie de famille

 

            Bon, cela étant dit, il faut croire qu'il n'était pas complètement emmuré dans une vie à crédit, Un jour, filant à tout berzingue sur sa redoutable 125 Yahama DTMX, en plein hiver, mais heureux de sentir le vent lui glacer le visage , heureux comme pas deux de rouler entre le bleu pâle d'un ciel à peine réveillé, le rose tendre de l'horizon et la campagne blanchie par la gelée matinale, il doubla son pote de chez Darty qui lui aussi allait au travail. Un coup de klaxon répondit à sa jambe droite tendue, signifiant" Merci" ou "bonjour", un truc de motard quoi ! Quelques jours plus tard, ce dont son fils avait honte et qui aurait du s'appeler "télévison" tomba en panne. Donc, on appelle le Darty Man ...Gentil et compétent, ce pote d'avant le mariage et les gosses, vint rapidement avec sa trousse à outils. Il fit le job en moins de quinze minutes, ce qui lui permit de pendre le café préparé. Assis dans la cuisine-salle à manger-accueil-vestiaire de la maison, (on appelle cela le tout en un !), cet ex motard, très pensif,  dit à Papou, seulement Papa à cet époque « Tu vois, l'autre jour, quand tu m'as doublé, je t'ai envié. Tu filais malgré le froid de l’ l'hiver ; le jour à peine lever. Moi, j'ai une 750 Honda, mais je ne la sors qu'aux beaux jours...Toi, tu continues...Par contre, quand je regarde ta cuisine, je me dis si je faisais vivre ma femme Coco et nos gosses dans une telle maison, elle me foutrait dehors ! » « Pourquoi, qu'est-ce qu’elle a, ma cuisine ? » Quelque part, ce Papa n'était pas encore totalement condamné

 

           Quelques années plus tard, au Maroc, dans les rues de Rabat, quartier Agdal, en vélo, walkman sur les oreilles, mémorisant une bride de texte d'une chanson de U2, il comprit qu'il aurait beau essayer, il ne parviendrait pas à rentrer dans le rang, non pas par insoumission ou opposition, mais parce qu'il n'était pas fait pour cette vie là. "I try to be like you" se disait il zigzagant entre les taxis bleus et les 4X4 aux vitres noires. Il comprit aussi qu’il lui faudrait tôt ou tard choisir une bonne fois pour toute un mode de vie et s’y tenir. Renoncer ou tout plaquer. Ses enfants n’étaient que des ado, et il aimait sa femme plus que tout. Sans réponse possible, il entra dans un cycle de dépressions répétées, histoire de s’occuper l’esprit, de patienter en explorant les zones profondes de ce cœur toujours jeune que tout à chacun a en soi et que l’on étouffe avec des pop corn devant des écrans géants où ça castagne en 3 D, sur fond de musique omniprésente…

 

 

Sa vie ressemblant plus aux ruines d’un Pompéi dévasté qu’aux belles pierres de Volubilis, il risqua le tout pour le tout : il allait s’embarquer pour une dernière Great Adventure ! Il lança un dé imaginaire qui s’arrêta sur la case Guyane …Ne connaissant rien de ce département français, à part qu’il pleuvait beaucoup, qu’il ya avait la forêt amazienne et que l’on y lançait Ariane, il signa le papier officiel en se disant « au moins, j’aurai choisi mon enfer », vert en l’occurrence.

 

 

Il allait pouvoir recommencer à s'habiller comme il le souhaitait, (très original), écrire trad dans la nuit, écouter Depeche mode ou Paradise Lost avec un minimum de son...Peut être allait il pouvoir rechevaucher une bécane, une tomo, une chignole, une yam, une kawa. Peut être se remettrait il à écrire, quoi, en live, la vie est "always bigger than writing"

 

Donc, son arrivée à Kourou, était le premier choix aveugle qu'il faisait, véritable bond dans le vide" exécutant la figure du saut de l'ange, pour être toujours classe même dans la galère, à ramer comme un damné. A ce niveau là, le vertige n'est plus une option, c'est livré avec le pack complet. La Guyane, ça se gagne et çà vous gagne..Par contre, il faut impérativement, comprendre le « panneau électrique guyanais » sous peine de disjoncte dès les premières pluies ! Alors, là, la Guyane, ça vous bagne !

 

 

Huit jours après son arrivée, occupant une petite maison prêtée par celle qui allait devenir « La Sako et Vendetta », après s'être absenté deux heures pour déposer quelques affaires et réceptionner une machine à laver, prenant son ordi pour écrire, il retrouva la maison totale dévastée. Plus rien ou presque de ce qu’il avait achetépour son propre appartement qu’il devait occuper cinq jours plus tard. A part une valise pleine de câbles et de produits anti moustiques, amenée à son appartement le jour même, ne lui restaient plus que ses habits et la paire de tongs qu’il avait au pied ! Damned ! Les gendarmes lui confirmèrent : dès son arrivée, il avait été suivi par la bande des Scooters, qui à chacune de ses sorties avait testé l’alarme que ce jours là, pour deux heures, Papou Dépouillé n’avait pas mise, confiant dans les barreaux et grilles bien fermées à double tour… Agissant vite dès son départ, le gang avait carrément explosé les murs à coup de masse !
La maison plus ouverte que les cuisses d'une call girl,  Papou Pas Rassuré passa deux blanches avec un couteau" ça comme à côté de lui" ayant barricadé la porte et la fenêtre détruites avec des planches, des tendeurs et de la ficelle, bref rien qui ne pourrait résister à une seconde visite. S'étant battu avec la gagne et la rage, en pleine nuit totalement à poil contre un type armé d'un chombo, couteau mahorais,  losqu'il habitait Koungou, Papou Para Commando fut sur le qui vive pendant 48 heures  ! Un ami de la Sako, un homme, le genre de grand guerrier qu' adore Papou Trappeur, vint le délivrer en resécurisant toute la maison. C'est direct le chinois qu'il alla, s'acheter un paquet de Stuyv vertes...histoire d'éponger l'adrénaline qui coulait à flot en lui depuis deux jours !

 

 

                 Etait-ce une descente aux enfers qui commençait ? Plus de papier, plus de carte bancaire, son aventure kouroussienne commençait sur les chapeaux de roue ! Papou Planté ne dut qu’à la chance et à une histoire de famille, une survie de naufragé. Son en avoir conscience, il avait jeté son paseport dans la valise emmenée et, comme son grand père paternel l’avait fait ( et sauvé !), il avait mis dans une banale enveloppe , 500 euros en billets tout neufs ! Dieu et le Grand Manitou sont incroyablement bienfaisants dès fois. Le lendemain, il appela la gendarmerie pour dire qu’il avait retrouvé son chèquier balancé dans la 2° chambre dévastée !

 

Comment l’Intrépide Papou, sans argent, sans fringue, sans papier d’identité ni musique, son Nikon D 300 S, ses Ray Ban et son Ipod dérobés, n’ayant plus de moto ni de potos dans le secteur, seul, allait il pouvoir survivre dans ce Kourou aux ruelles désertes ?

Ca, c'est le 2° vol ! Hey Caramba , ici , c'est la ville des Banditos ! Demandez à Sacha !
Ca, c'est le 2° vol ! Hey Caramba , ici , c'est la ville des Banditos ! Demandez à Sacha !
Ca, c'est le 2° vol ! Hey Caramba , ici , c'est la ville des Banditos ! Demandez à Sacha !

Ca, c'est le 2° vol ! Hey Caramba , ici , c'est la ville des Banditos ! Demandez à Sacha !

Papou by his friend
Papou by his friend

Papou by his friend

J'aurai essayé Bon Dieu, j'aurai au moins essayé!
"Vol au dessus d'un nid de coucou" Milos Forman
Réplique du personnage de Mc Murphy, rôle tenu par Jack Nicholson.

PAROLES DE CE MORCEAU QUI EST TOUJOURS VIVANT....

Quand tu contemples le monde

Qu'est ce que tu vois ?

Les gens voient toutes sortes de choses

Qui les mettent à genou

Je vois une expression

Tellement pure et tellement vraie

Qui change l'ambiance

Quand tu arrives dans la chambre

Alors j'essaie d'être comme toi

J'essaie de resentir comme tu le fais

Mais sans toi c'est pas la peine

Je ne peux voir ce que tu vois

Quand je contemple le monde

Quand la nuit est quelqu'un d'autre

Et que tu cherches un peu de sommeil

Quand tes pensées sont trop chères

Pour pouvoir les conserver

Quand il y a toutes sortes de chaos

Et que tout le monde file

Tu ne peux plus scintiller, n'est-ce pas.

Ou regarder ailleurs

Alors j'essaie d'être comme toi

J'essaie de resentir comme tu le fais

Mais sans toi c'est pas la peine

Je ne peux voir ce que tu vois

Quand je contemple le monde

Je ne peux attendre plus longtemps I

Je ne plus attendre jusqu'à être plus fort

Ne peux attendre plus longtemps

Pour voir ce que tu vois

Quand je contemple le monde

Je suis dans la salle d'attente

Je ne peux voir dans cette fumée

Je pense à toi et à ta Bible

Tandis qu'une partie de nous s'obstrue

Dis moi, dis moi

Que vois tu ?

Dis moi, dis moi

Qu'est ce qui ne va pas avec moi ?